Une fois de plus les mutuelles sont taxées
Alors que la pandémie liée au coronavirus reprend de la vigueur, le gouvernement choisit d’annoncer
le 3 septembre l’instauration d’une « taxe Covid ». Cette décision tourne le dos aux annonces du président Macron, qui assurait
qu’il n’y aurait pas d’impôt supplémentaire pour nos concitoyens.
Si, du point de vue de la sémantique, la taxe n’est pas l’impôt, il n’en reste pas moins que toute nouvelle contribution mise à la charge des complémentaires santé alourdit la fiscalité de tous puisque ce sont les adhérents qui, à travers leurs cotisations, payeront cette taxe. Il convient de rappeler que les mutuelles, déjà taxées à près de 20 % comme un produit de luxe, ont été et sont en première ligne face à la pandémie au quotidien. Elles s’efforcent, malgré le confinement et les contraintes sanitaires liées à la Covid, de maintenir opérationnelles leurs actions auprès de leurs adhérents, et plus largement des assurés sociaux, dans les établissements de soins et de santé qu’elles gèrent.
Nos mutuelles ont ainsi déjà largement contribué à la lutte contre le coronavirus. Bien que le coût de la crise sanitaire ne soit pas aujourd’hui mesurable – un pic de prise en charge pour les mutuelles étant attendu, notamment du fait du report de soins –, le gouvernement adopte une disposition générale qui ne tient pas compte des actions de solidarité déjà réalisées par les mutuelles.
À l’instar de la Mutualité française, qui « déplore que n’ait pas été pris le temps nécessaire pour évaluer sérieusement les impacts de la crise et que ses propositions alternatives à la fiscalité n’aient pas été retenues », on peut s’étonner que le gouvernement, dans sa quête de sources de financement, n’ait pas choisi d’appeler les actionnaires à laisser un peu de leurs dividendes.
Laurent Joseph, président d’uMEn